COUP DE PEDALE
La nuit tombe, le froid est soudain retombé et vous maudissez le dérèglement climatique qui souffle le chaud et le froid comme votre précédente relation toxique. Vous avez mal aux jambes, mal au dos, mal au bras, votre thermos est désormais vide et vous vous dîtes que, peut-être, vous n’arriverez pas à St Agnans pour l’heure du repas. Vous commencez à regretter que votre grand-mamie ait acquis son motobécane en 1936 alors que le dérailleur et les vitesses ont été inventés… en 1937. Enfin ! Que n’êtes-vous pas prêtes à faire pour aller aux 10 ans de couples de Lorène et Martin ! En prenant une petite pause bien méritée de 10 minutes, vous pensez d’ailleurs à tout ce qui vous unit, vous, Lorène et Martin, votre grand-mami, les générations d’ouvriers et d’ouvrières, de travailleureuses qui se sont battus contre la fascisme et pour un monde meilleur. Vous repensez à cet article sur Simone Weil publié par Gaspard sur Reporterre. La nuit vous fait face, mais aussi une promesse d’amitiés, d’un chouette week-end, de nouvelles rencontres et des idées fertiles qui en naîtront, bref, ne serait-ce pas ça, comme dirait Simone : “le début classique de la révolution” ? Vous voilà bien remotivée ! Allez, vous oubliez vos articulations qui vous font souffrir, mettez une bonne lampée de WD40 dans votre thermos et, une fois passé Montélimar, vous élancez joyeusement en suivant la direction “Saint Gervais sur Roubion”, tout en jouant un petit air entraînant avec votre sonnette de vélo.
TING TING sur l’air Las BARRICADAS.
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Contexte